|
|
Studio / Ciné Live :
|
.O.
Il y a dans Cheval de guerre les réminiscences de John Ford, les travellings de David Lean, mais aussi et surtout beaucoup de Spielberg. Le film est à son image : une idée par plan, des séquences hallucinantes de maîtrise, une image en forme de toile de maître. À ce niveau, Cheval de guerre est sûrement le film le plus maîtrisé, le plus inspiré de sa carrière. Mais il y a aussi dans cette histoire d'amitié entre un jeune homme et un cheval toutes les thématiques qui agitent le cinéaste depuis près de vingt ans : la guerre, la mort, la séparation, la rébellion. En cela, le conte de fées que certains verront est en fait une oeuvre sombre et désespérée, à l'image de ce cheval, perdu dans un no man's land, blessé et sans grand espoir d'en réchapper. Pour le reste, que dire de plus si ce n'est que Cheval de guerre est d'ores et déjà un classique du cinéma. Tout simplement.
On le lira -ici et là-, Cheval de guerre est le film SOMME de son respectable auteur. Une épithète à double tranchant utilisée par les "gentils" pour exprimer leur joie de voir, sur plus de deux heures, du Spielberg illustré ; les "lucides", eux, railleront le talent endormi d'un cinéaste qui a, certes, fait pire, mais aussi beaucoup mieux. (...) Une magie totalement absente de ce Cheval de guerre, succession de chromos édifiants et mal assortis (la partie française restant un sommet de ridicule !). Voilà donc Spielberg seul sur scène face à un public qui connaît déjà tous les trucs. L'image de Joey - le cheval - prisonnier des barbelés entre deux tranchées ennemies apparaît comme une métaphore définitive. À moins qu'il ne s'agisse de la stupide oie du début qui, involontairement, annonçait la couleur du désastre à venir!
.O.
|