L'ordre et la morale

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Réalisateur :
  Mathieu KASSOVITZ
Acteurs :
  Mathieu Kassovitz, Iabe Lapacas, Malik Zidi, ...
     
Genre :
  Guerre
Durée :
  2 h 15
Date de sortie :
  16/11/2011
Titre original :
  L'ordre et la morale
 
Note "critique" :
  2,33
 Classement 2011
  63 / 104

Résumé :
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Avril 1988, Nouvelle-Calédonie. Des indépendantistes kanaks prennent des gendarmes en otage. Un capitaine du GIGN et le chef des rebelles entament un dialogue que l'approche des élections présidentielles rend périlleux. D'après le récit du capitaine Legorjus, une enquête vérité sur une tragédie taboue.
.O.

Xavier
@ @ (-)

.O.
11/12/2011
"La vérité fait mal, le mensonge tue"... Voilà la dernière phrase d'un film qui avait tout pour faire polémique à l'image de "indigènes" ou d'autres films ne montrant pas une image très reluisante de l’histoire de la France.

Ne connaissant rien des faits puisque j’avais 7 ans à l’époque, j’étais plutôt curieux au moment de rentrer dans la salle. Quelle serait la vision proposée par Mathieu Kassovitz ce cinéaste qui, à l’instar de Luc besson, a marqué les esprits avec « La haine » dans les années 90 mais n’a rien proposé de notable depuis (« Les rivières pourpres », « Gothika » ou « Babylon A.D. » sont au mieux oubliables au pire… indigestes). Heureusement le bonhomme sait choisir ses films avec des rôles dans « Amélie Poulain » et « Amen » et sa présence à l’écran est en général bon signe.

Les signaux concernant ce film étaient contradictoires et ce ne sont pas les 2h15 qui m’ont permis d’y voir bien plus clair. Si l’on part du principe qu’un film doit éveiller la curiosité, susciter le débat, alors celui là remplit son cahier des charges : en impliquant les politiques à Paris et en remettant l’évènement dans le contexte de la bataille Mitterrand/Chirac qui se déroulait au même moment, Kassovitz avait entre les mains un sujet en or massif… Que représente la Nouvelle Calédonie pour la France ? comme tous les départements et territoires d’outre mer (j’ai révisé, ça doit donner : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion, Mayotte, Polynésie française, Saint Barthelemy, Saint Martin, Saint-Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna et la Nouvelle-Calédonie), ils ont été annexés par les Français il y a quelques centaines d’années et certains réclament leur indépendance. Le film aurait pu servir de réflexion sur cette demande, cette bataille et les moyens de la mener… Sur le sens des revendications « indépendantistes » que l’on retrouve dans certaines régions/départements français (Bretagne, Corse, … ) alors qu’on parle d’Europe et de monde « connecté »…

Les deux sujets mêlés laissaient de la place pour un grand film, mais la voie choisie par Mathieu Kassovitz ne m’a pas convaincu : suivre le témoignage du négociateur de l’époque (si j’ai bien lu le générique, le film est adapté d’un bouquin écrit par ce dernier) donne l’impression que le réalisateur veut rétablir la « vérité » sur les faits. En effet, on peut trouver étonnant que lors de l’assaut aucun des kidnappeurs n’ait survécu, qu’il n’y ait eu ni blessé ni survivant… on peut chercher à comprendre le déploiement de l’armée… mais dans ce cas là, il faut se pencher davantage sur les ordres donnés de Paris et sur la bataille que se menait les deux camps qui visaient l’Elysées.

On peut sinon essayer de comprendre les motivations des kanaks, le système politique en place sur l’île, les voies choisies pour tenter d’obtenir l’indépendance… mais la présentation des ravisseurs, leurs relations avec les prisonniers, m’ont paru trop « faciles » : un groupe de « gentils » qui a « un peu perdu le contrôle » lors de l’attaque (= 3 morts tout de même) et qui est mené par un gars intelligent mais dépassé par les évènements ? En face des soldats français quasi sanguinaires qui « jettent les gens par-dessus bord » quand ils les emmènent dans les hélicoptères ? Je ne dis pas que cela est vrai ou faux, mais le négociateur « héroïque » qui essaye de trouver une solution pacifique qu’il semble être le seul à connaitre… ça laisse un peu rêveur surtout quand le livre adapté à l’écran est écrit par ce dernier.

Coté mise en scène et musique, Kassovitz se prend en pleine tête les références d’ Apocalypse Now et sa musique faite par Klaus Badelt en collaboration avec « les tambours du Bronx » est trop orientée vers ces derniers avec de nombreux « bongs » sourds qui noient la partition de Badelt qui berçait la bande annonce du film et laissait présager du meilleur :-s

Finalement, cet « ordre et la morale » est vraiment un rendez-vous manqué : le traitement politique en métropole est aguicheur comme il faut, ne donnant que peu de clefs sur les responsabilités des uns et des autres mais laissant comprendre le jeu d’influence qui a du se jouer à Paris…. Ce n’est plus le cas quand est évoqué Nouméa et le réalisateur perd toute crédibilité dans son discours au fur et à mesure que son négociateur est sanctifié. Grrr… c’est vraiment dommage mais je suis sûr qu’il doit exister de bons livres qui donneront une vision plus équilibrée de ces « évènements ».
.O.


Première :
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Studio / Ciné Live :
# # (+)
.O.
S'il faut remercier le cinéaste de remettre cet épisode oublié sur le tapis, on peut regretter que la foi que nous évoquions plus haut se transforme bien souvent en une fougue mal canalisée. Ainsi, la voix off censée traduire les tourments intérieurs du héros (Kasso himself) vire à la litanie édifiante, les références appuyées à Apocalypse Now deviennent gênantes et son empathie légitime pour les indépendantistes kanaks finit par desservir son propos. Reste donc un film de guerre efficace et tenu. Est-ce suffisant ? 
.O.


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