Le résultat ? Bien plus convaincant que les dernières œuvres du réalisateur : si l’histoire ressemble un peu trop à un compte de fée moderne, elle peut s’appuyer sur un duo d’acteurs au taquet. A ma grande surprise, Cantona se fait presque voler la vedette par Steve Evets : il faut dire que ce dernier est de quasiment tous les plans, et qu’il assure dans un rôle toujours délicat de looser sans espoir.

Le film serait donc parfait ? Loin de là. Le côté « le foot n’est pas qu’un sport, c’est aussi une façon de penser et cela peut sauver des gens ordinaire » est défendable, mais toute l’histoire autour de la famille de ce père divorcé qui ne sait pas comment gérer la crise d’adolescence de ses deux fistons m’a paru très caricaturale. Aller, hop, on claque des doigts et on va se reprendre en main en jetant les télés par la fenêtre… hum… oui… et encore ? Idem pour l’histoire d’amour qui est grosse comme un camion… Non, décidemment, Loach ne fait pas dans la dentelle et c’est bien dommage.

Ce manque de finesse contamine aussi les débats « annexes », notamment celui sur l’argent dans le foot, qui n’est traité qu’à travers quelques répliques qui sonnent bien mais ne font pas avancer les choses : Manchester racheté par Glazer, Chealsea par Abrahamovic, etc… Les places au stade qui augmentent et que faut-il attendre du foot dans 10-15 ans ?

Bref, « Looking For Eric » est un Loach « classique » : c’est au dessus de la moyenne mais j’ai du mal à être transporté par ce genre de film. Il aura donc un peu plus de @@ mais ce n’est pas le « grand film » dont parlait mon père. :-p
.O.